La presse écrite et audiovisuelle est un acteur incontournable du système du sport. En effet, par la couverture des activités des organisations sportives, elle leur permet de modeler le comportement des consommateurs, d’augmenter le nombre de licenciés, de démultiplier l’audience, d’augmenter la notoriété, etc. Oboeuf et alii (2015 :22) renforcent nos propos lorsqu’ils affirment que « le retentissement social d’un sport, sa popularité, tient en grande partie de son degré de médiatisation ».
Malheureusement, l’on constate en Côte d’Ivoire, une insuffisance de surface médiatique accordée aux associations sportives suscitant ainsi la réaction de Soumahoro Mamadou, Président de la Conférences des présidents de fédérations de sport, en ces termes : « quand il s’agit de la couverture des activités, qu’est ce qui se passe ? On donne trente secondes, trois minutes, ça ne suffit pas. Nous sommes quarante quatre fédérations ». Cette réalité pose un problème de couverture médiatique des activités sportives en Côte d’Ivoire d’où la question suivante : qu’est ce qui justifie l’absence des médias auprès des fédérations et clubs de Côte d’Ivoire ?
L’objectif de cette étude est de déterminer les raisons qui expliquent l’absence des supports de diffusion de l’information auprès des organisations sportives de Côte d’Ivoire. Nous avons dans ce sens fait appel à la théorie de la piqûre hypodermique et effectué des entretiens semi-directifs auprès de 15 médias ivoiriens. Le guide d’entretien est structuré autour des points suivants : les procédures d’obtention de la couverture médiatique, la liste des rubriques de sport dans la presse écrite et audiovisuelle, les conditions pour la promotion d’une discipline sportive dans les médias, les critiques des supports de diffusion de l’information à l’endroit des associations sportives, les attentes des médias en matière de couverture médiatique.
Ce travail révèle que l’absence de la presse écrite et audiovisuelle auprès des organisations sportives est due aux raisons suivantes : faible présence du public lors des compétitions sportives, absence de vedettes sportives, faible niveau des compétitions, installation des journalistes dans des espaces où ils ne peuvent pas bien rendre compte des événements, absence de ‘’perdieme’’, sorte de motivation financière remise aux journalistes par ceux qui les sollicitent.
Références bibliographiques
Bayle Emmanuel (2007), Essai de définition du management des organisations sportive : objet, champs, niveaux d’analyse et spécificité des pratiques managériales, STAPS, vol n°76, pp 59-81 ;
Blanchet Alain et Gotman Anne (2001), L’enquête et ses méthodes : l’entretien, Paris, éd Nathan ;
Nda Paul (2006), Méthodologie de la recherche, de la problématique à la discussion des résultats, Abidjan, éd universitaire de Côte d’Ivoire ;
Oboeuf Alexandre et alii (2015), Sport et médias, Paris, éd CNRS ;
Thomas Raymond (1983), Le sport et les médias, Paris, éd Vigot ;
Blé Raoul Germain (1999), La télévision le medium comme idéologie, in Revue Tunisienne de communication n°35/36, Tunis, pp 44-45;